Les métiers d’éducateur canin et de comportementaliste connaissent un engouement croissant. Beaucoup rêvent de travailler avec les animaux, et parmi ces professions, seul le métier de vétérinaire est réglementé. Les autres activités liées aux chiens sont ouvertes à tous, ce qui entraîne une grande variété de compétences, d’honnêteté, et de formations parmi les praticiens. Au cours des dix dernières années, de nombreuses formations ont émergé, mais toutes ne se valent pas. Il est important de rappeler que ces métiers, bien qu’en lien avec les chiens, concernent souvent davantage le travail avec les humains.
Face à cette abondance de choix, comment une personne désireuse de se former peut-elle s’y retrouver? La sélection d’une formation doit reposer sur des critères conscients et réfléchis, tout en tenant compte des influences inconscientes qui peuvent biaiser le jugement.
Critères de sélection conscients :
La facilité d’accès : Choisir la formation la plus proche géographiquement n’est pas forcément le meilleur choix. Grâce aux outils numériques, les cours théoriques en ligne en direct peuvent offrir une grande qualité, que ce soit en Belgique ou à l’étranger.
Le prix de la formation : Les tarifs varient d’un centre à l’autre. Opter pour la formation la moins chère par contrainte budgétaire peut s’avérer un mauvais calcul. Il peut être plus judicieux de retarder sa formation pour économiser et choisir celle qui correspond vraiment à vos aspirations. Un prix élevé ou bas n’est jamais une garantie de qualité, mais il est possible de demander un paiement échelonné pour une formation de qualité.
Les compétences des intervenants : Si la formation est dispensée par un ou deux intervenants, il est crucial d’examiner leur parcours et leur expérience en profondeur. Les connaissances en éducation canine ont considérablement évolué ces dernières années. Si un intervenant utilise les mêmes méthodes depuis 20 ou 30 ans, il y a de fortes chances qu’il n’ait pas mis à jour ses compétences. Ne vous contentez pas de lire “Je participe régulièrement à des formations”. Demandez des détails sur les formations suivies : quand, où, et avec qui? Faites des recherches sur les formateurs auprès desquels ils ont été formés.
L’expérience : L’expérience seule ne suffit pas. Si une personne utilise des méthodes coercitives depuis 30 ans, il lui sera d’autant plus difficile de remettre en question ses pratiques. L’expérience doit être accompagnée d’une remise en question continue et d’une évolution des pratiques.
Le nombre d’heures de cours : Le nombre d’heures de formation n’est pas un indicateur fiable de la qualité. Bien qu’un minimum d’heures soit essentiel, cela ne garantit pas un contenu pertinent. Des dizaines d’heures peuvent facilement être remplies avec des informations obsolètes ou inadaptées.
Les techniques enseignées : Aujourd’hui, toutes les formations prétendent utiliser des méthodes bienveillantes. Toutefois, seule une poignée de centres a réellement évolué pour adopter ces approches. Sous le terme “bienveillant”, on retrouve encore des formations utilisant des techniques coercitives basées sur la peur, la dominance, et la hiérarchie. Il est important de questionner les formateurs sur l’usage de certains outils, comme le collier “sanitaire” ou “éducatif”, qui ne sont que de nouveaux termes pour désigner les colliers étrangleurs (interdits en Wallonie et à Bruxelles).
Critères de sélection inconscients :
Les choix inconscients peuvent être influencés par le marketing, le design, les mots utilisés, les belles images, ou encore les résultats immédiats “garantis”. Il est crucial de ne pas se laisser aveugler par le “bling-bling” et le sensationnel.
Pour ne pas être déçu :
Participez aux séances d’information : Les centres de formation organisent souvent des séances d’information. Assistez à celles de différents centres et posez toutes les questions qui vous viennent à l’esprit. Analysez les réponses données et, si certaines sont évasives ou incomplètes, questionnez votre esprit critique.
Le degré d’approfondissement des cours : Le contenu de la formation doit être à jour, avec une combinaison de cours théoriques et pratiques. Il est essentiel que la formation vous permette d’acquérir plusieurs techniques. De nombreux praticiens ne maîtrisent qu’une seule approche (ex. clicker training, apprentissage social, conditionnement, etc.). Si le centre enseigne plusieurs approches, vous disposerez d’une palette d’outils à utiliser au moment opportun.
En somme, une sélection rigoureuse et éclairée est essentielle pour se former dans les métiers en relation avec les chiens. Ne vous contentez pas de ce qui semble facile ou attrayant au premier abord; recherchez la qualité, l’expérience, et l’actualisation des connaissances pour vous assurer de ne pas être déçu.
Centre de formation professionnel recommandé par le Cepha : Canischola