Comment faire pour mémoriser de manière approfondie une grande quantité de matière ?

Il y a deux changements fondamentaux dans les études universitaires par rapport à ce que vous avez connu dans les études secondaires :

  • la quantité de matière est largement plus importante.
  • votre étude doit être de très bonne qualité : les études universitaires exigent en effet de restituer, mais surtout d’appliquer, de comparer, d’intégrer et de synthétiser les différentes notions vues, tout en étant précis et rigoureux.

En arrivant dans l’enseignement universitaire, nombreux sont ceux qui pensent qu’il faut étudier “par coeur” pour réussir. C’est méconnaître le fonctionnement de la mémoire ! La quantité de matière et les exigences des professeurs rendent rapidement les lectures et les récitations répétées insuffisantes.

Pire, travailler de la sorte fait perdre un temps précieux, qui serait bien plus utile pour établir une méthode de travail efficace. Celle-ci demande de travailler de manière active ses supports écrits et d’élaborer des outils de travail (résumés, plans ou synthèses), pour pouvoir réviser de manière active et variée une fois la bloque et les examens arrivés.

Comprendre les principaux mécanismes de la mémoire et de l’apprentissage vous aidera à orienter votre travail pour être efficace dès le début de l’année !

1/ Mémoriser

Le cerveau est votre outil privilégié pour apprendre ! Comprendre globalement son fonctionnement est indispensable si vous voulez en faire votre allié : il est toujours plus facile d’utiliser un outil dont on connaît le mode d’emploi. Même si certains pensent qu’ils n’ont pas une bonne mémoire, il faut savoir que tout le monde est capable de mémoriser (sauf troubles pathologiques particuliers).

Mémoriser et se remémorer

La mémorisation comporte 3 processus :

  • l’encodage : enregistrement initial de l’information
  • le stockage : maintien de l’information en mémoire
  • la récupération : rappel des informations contenues dans la mémoire, correspondant à l’aller-retour permanent entre deux types de mémoire (mémoire à court terme et mémoire à long terme).

Mémoriser, c’est transférer les informations (que vous recevez en permanence par l’intermédiaire de vos sens) de votre mémoire à court terme vers la mémoire à long terme. La mémoire à court terme est limitée dans sa capacité de stockage : il est impossible de garder automatiquement un nombre infini d’informations !

La mémoire à long terme stocke plus ou moins longtemps les informations, qu’il faut ensuite récupérer quand vous en avez besoin. Ce processus s’appelle également l’encodage. C’est de sa qualité que dépendra la récupération des informations au moment où vous devrez vous les remémorer, lors de l’examen par exemple.

Stockage dans la mémoire à court terme

Miller a montré qu’il est possible de garder environ sept unités significatives à la fois dans la mémoire à court terme (“Magical Number 7”). Les informations sont progressivement transférées vers la mémoire à long terme ou perdues, laissant éventuellement la place à d’autres. C’est comme si la mémoire à court terme possédait sept “tiroirs” dans lesquels les informations sont stockées quelques instants. Après quelques dizaines de secondes, les informations non transférées dans la mémoire à long terme se perdent et sont “oubliées”.

Comment mémoriser des matières importantes si nous ne pouvons stocker que 7 informations à la fois ? Sept tiroirs, c’est peu, mais heureusement, le cerveau est ingénieux : il est capable d’organiser et de regrouper plusieurs informations cohérentes en une seule unité significative plus importante (par exemple, lorsque vous retenez un numéro de compte ou de téléphone, vous ne le retenez pas chiffres par chiffres, mais en faisant des blocs de chiffres). Il s’agit du mécanisme du chunking, qui donne la possibilité d’entreposer de plus grandes quantités d’informations dans votre mémoire à court terme avant de la transférer vers la mémoire à long terme.

Mais attention…

Notre cerveau est soumis à un flot incessant de stimulations et a tendance à travailler à l’économie pour éviter la surcharge et donc, à se montrer “paresseux”. Concrètement, s’il se trouve en présence d’éléments porteurs d’un sens évident, il s’en tiendra principalement à cette signification sans chercher plus loin et n’utilisera donc pas le chunking à bon escient. Cela peut évidemment s’avérer problématique quand il faut comprendre en profondeur et trouver des relations nouvelles entre plusieurs concepts, par exemple pour se préparer à un examen !

Au niveau de la méthode de travail, cela implique que pour pousser votre cerveau à chercher plus loin, il faudra absolument le “provoquer” en vous forçant à utiliser le chunking consciemment en :

  • “manipulant” concrètement les informations par un travail actif de vos cours
  • travaillant l’information de différentes manières
  • regroupant les informations intégrables dans des tableaux, des schémas…

Cela “obligera” ensuite votre cerveau à reconstruire le sens lorsque vous réviserez, pour une meilleure mémorisation.

2/ Organiser son travail pour faciliter la mémorisation

Votre façon de travailler la matière, mais également votre organisation déterminent en grande partie l’efficacité de votre mémorisation. En travaillant la matière régulièrement, vous facilitez la mémorisation. En effet, après quelques heures, vous aurez déjà oublié près de 50% des informations entendues au cours ! Il est donc essentiel de travailler la matière à plusieurs moments-clés afin de favoriser son passage dans la mémoire à long terme.

Voici les différentes étapes qui vous permettront de “réactiver” la matière à plusieurs moments-clés :

Temps 0 : “Assister au cours et prendre des notes”

Une écoute active accompagnée d’une prise de notes efficace permet déjà de retenir spontanément certaines notions, de se focaliser les concepts “clés” et les informations importantes, de repérer la hiérarchie des informations, de structurer une première fois la matière, de situer le niveau d’exigences et les attentes du professeur… Autant d’informations importantes pour la suite !

Temps 1 : “Retravailler les notes dans la journée”

Compléter ses notes à partir des supports écrits, vérifier sa compréhension, structurer davantage en soulignant, en ajoutant des titres, en numérotant, en ajoutant un schéma… Ce travail est idéalement à faire dans la journée, mais si votre horaire ne le permet pas, consacrez-y du temps dès que possible avant d’avoir oublié trop d’informations.

Temps 2 : “Lire activement ses supports dans la semaine”

Lire activement les parties concernées dans le syllabus et/ou le livre de référence, en surlignant les concepts-clés et les relations qui les lient, en annotant dans la marge pour baliser la matière afin de retrouver facilement un passage important ou pour signaler l’emplacement d’une définition, d’un exemple, d’une question d’examen possible… Toutes ces opérations permettent de réactiver la matière tout en préparant le terrain pour la suite.

Temps 3 : “Créer des outils de travail après un chapitre”

Il peut être utile de passer à l’élaboration d’un résumé ou de schémas afin d’intégrer les différentes informations dans un même outil de travail, qui servira pour réviser. Une fois le résumé terminé, il pourra être intéressant d’élaborer un plan ou une synthèse de certaines parties de matière plus importantes, complexes… afin de faire apparaître les liens entre les différentes notions en “sortant” de la structure proposée par le professeur.

Temps 4 : “Réviser pendant le blocus”

En utilisant vos propres outils réorganisés et synthétisés plutôt que les documents de départ, vous réactiverez plus facilement des notions déjà travaillées. Une nouvelle fois, veillez à être actif : récitez à voix haute, utilisez des images mentales, associez, regroupez l’information, posez-vous des questions en anticipant sur celles du professeur, exercez-vous à répondre aux questions-types disponibles…

–> Informations tirées du site de l’Université de Liège.

 

L’équipe du Cepha, Conseillers en orientations scolaire et professionnelle.